Parler comme Lulli ?

Chercher à l’Université de Caen, Michel Morel utilise la synthèse vocale pour reproduire le parler de l’an 1700 avec l’aide de Philippe Caron, spécialiste du français classique à Poitiers.

« J’ay bien peur que le ciel n’ait pu voir sans envie, le bonheur de ma vie. Et si j’estois aymé mon sort seroit trop doux. »

C’est avec des enregistrements de ce type, issus de Lully, que les chercheurs préparent un modèle linguistique. Pour fournir au logiciel les sons élémentaires dont il aura besoin, il faut retrouver quelle était la diction, le rythme des phrases. Les hypothèses se basent sur différents indices, « des témoignages écrits sur la façon d’articuler ».

Les parties dialoguées des opéras de Lully représentent une manne pour les chercheurs. Il semble qu’on roulait les « r », que le « oi » de François se prononçait « wè », que « un », « in » et « ain » se disaient différemment, etc. « Cela fait un peu penser à un parler de la campagne », note Michel Morel.

Malgré tout, il subsistera « des zones inconnues, notamment dans l’intonation : nous devrons opérer des choix, avertit Michel Morel. L’intérêt du projet est de montrer où mènent ces hypothèses. On les teste grandeur nature ».

C’est le moteur Kali qui sert à la synthèse, la démo est ici

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